Bonjour Ludovic, peux-tu te présenter ?
Bonjour,alors, j'ai 36 ans, je suis consultant e-commerce freelance depuis 3 ans, basé en Normandie et à Paris, mais je travaille avec des clients dans toute la France, en Belgique et en Suisse.
Je travaille officiellement dans le web et le marketing depuis 1999. Je n'ai jamais fait autre chose que ça. Après un long parcours de 8 ans en agence web, où j'ai conçu plus d'une centaine de sites en tout genre, défini autant de stratégies web pour des pures players et des grandes entreprises.
A 33 ans, j'ai eu envie de faire les choses à ma manière, et je me suis mis à mon compte, sans trop savoir ce que ça donnerai. Heureusement, j'ai choisi le bon créneau, au bon moment, et je ne regrette absolument pas ma décision.
Quelles prestations proposes-tu aux e-commerçants ?
Je travaille essentiellement sur 2 types de prestation :- L'accompagnement pour préparer son projet de vente en ligne et éviter de tomber dans les nombreux pièges qui sont déjà présent à ce stade. Mon objectif est d'ancrer l'e-commerçant dans la réalité de son futur métier.
- L'amélioration de l'efficacité commerciale du site (via le fameux taux de transformation, le montant du panier, ou la fidélisation des clients acquis) à travers une prestation d'audit, et d'optimisation de l'interface. J'interviens donc très souvent sur des projets de refonte e-commerce.
Lorsque tu interviens après la phase de conception, quelles sont les erreurs que tu rencontres le plus souvent ?
Il faut bien définir ce qu'est la conception de site e-commerce. A mon niveau, il s'agit de la réalisation d'un wireframe qui permet de simuler sur une maquette en noir et blanc tous les éléments composants chaque page : les éléments de navigation bien sûr, les contenus (titres, zones de textes) les call-to-actions (boutons, phrases d'accroches), et les fonctionnalités.Une fois ce travail fait, le travail de webdesign commence, et c'est à ce stade qu'on peut retomber dans des travers. L'erreur la plus commune est un design qui n'est pas assez étudié pour servir les objectifs commerciaux du site. Ca peut se traduire par des mauvais assemblages de couleurs qui ne rendent pas les éléments important suffisament visibles (comme un bouton d'ajout au panier vert foncé sur un fond vert clair), trop de sortes de typographies différentes sur une même page (ça rend la lecture rapide plus complexe) mais ce n'est pas toujours la faute du prestataire. Dans certain cas, le client n'écoute pas les conseils qu'on lui donne et peut ruiner un bon travail de conception en amont, avec des mauvaises directives créatives.
On peut aussi parler de l'erreur, malheureusement trop courante, de la personne qui investie tout son argent dans son site et qui n'a plus rien ensuite pour financer sa stratégie marketing de lancement. Dès fois, j'entends "je vais faire ma publicité avec les réseaux sociaux, ça ne coûte rien...". Là, je me dis que ça commence très mal...
Quelle importance donnes-tu au m-commerce aujourd'hui ?
Grande forcément. Compte tenu du taux d'équipement des français, des nombreuses applications qui tendent à démocratiser et faciliter l'achat en ligne via son téléphone mobile, mais aussi via les tablettes, ça serait une erreur d'ignorer en 2011 ce qui sera la prochaine révolution du e-commerce.L'e-commerce sort de son domicile ou de son bureau pour devenir possible n'importe où, n'importe quand !
Cela ouvre aussi des perspectives immenses en terme de relation client personnalisée, en utilisant les informations de géolocalisation par exemple.
Mais il ne fait pas se leurrer, ça reste encore un luxe pour l'e-commerçant lambda de se payer des outils de m-commerce et de les exploiter pleinement. Il y a tellement de choses classiques à faire avant ...
Si en 10 mots tu devais définir les axes de travail pour une boutique en ligne quels seraient-ils ?
Heuuu... là je ne sais pas faire... Ma check-list ressemble à un dictionnaire pour celui qui démarre ;-)Bon, loin de moi l'idée de décourager les néophytes, mais il faut aussi être un minimum réaliste. L'e-commerce n'est pas une activité dans laquelle on peut se lancer sans préparation, sous peine d'y laisser toutes ses économies, et même plus... C'est du même niveau qu'une création d'entreprise, avec tous les pièges qui vont avec.
La concurrence est rude dans tous les secteurs, le ticket d'entrée pour espérer réussir est de plus en plus élevé. Avoir une boutique en ligne ne suffit pas, ce n'est qu'un outil parmi d'autres.
Surtout, il faut réunir un nombre impressionnant de compétences en tout genre, pour mettre en place, gérer au quotidien, et développer un site, ce qui est impossible pour une personne seule.
Donc il faut bien s'entourer pour le lancement, impérativement se former sur les aspects essentiels, et s'armer de patience le temps que ça décolle.
Et les 5 questions à se poser avant d'embarquer pour une fabuleuse aventure e-commerce ?
- Quelle est le niveau de la concurrence ?
- Que vais-je proposer de plus qu'eux pour me démarquer auprès des consommateurs ?
- Ai-je assez d'argent pour payer la création du site, financer les actions marketing pour lancer le site, et continuer à subvenir à mes besoins en parallèle ?
- Quelle est la marge nette que je peux espérer faire (après avoir déduit toutes les charges) ?
- Suis-je prêt à travailler 12h par jour pendant 2 ans avant de commencer à me verser un salaire décent ?
Oui, je sais, ça calme... mais il vaut mieux se poser ces questions avant, plutôt qu'après, quand il sera trop tard pour faire machine arrière si les réponses ne sont pas les bonnes.
Si tu devais être e-commerçant : quels produits aimerais-tu vendre ?
Des produits qui coûtent chers, légers et peu encombrants, qui ne coûtent rien à faire fabriquer ou à acheter, et que je serais le seul à proposer en France ! Mais je n'ai pas encore trouvé de quoi il s'agit ... ;-)Sérieusement, je pense que, quel que soit le produit, il faut avant tout parfaitement le maitriser pour être capable de bien le "vendre". Je connais très bien le domaine du voyage / tourisme, donc ça serait plutôt de ce côté là que je m'orienterai.
Et enfin la question people : Il y a rumeur qui circule et qui te prête une relation extra-conjugale avec un super-héros en collants verts, la déments-tu ?
Quoi ???? Mais non... (tu veux me faire avoir des ennuis ou quoi ? Ma femme ne sais pas que je suis un fétichiste des collants verts).Bon, c'est vrai que lorsqu'on se croise aux événements e-commerce, on se fait un peu d'eye tracking réciproque, on n'est pas très discret sur ce point... Le problème, c'est qu'il a tendance à vouloir mettre rapidement la main à mon panier, mais je ne suis pas du genre à le laisser améliorer son taux de transformation facilement. Donc ça s'arrête là entre nous, pas de quoi fouetter un super héro.
PS : Olivier, si tu lis cette interview... désolé, il fallait que ça sorte... ;-)
3 commentaires:
@olivier tu noteras que je n'ai pas poussé le vice jusqu'à dire que ta spécialité est de faire augmenter le panier (d'achat).
Bon OK, je sors.... ---->
très intéressant à lire, les réponses données sont très pertinentes, en plus le ton de l'interview est sympa
Article très intéressant.
Merci
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